Générateurs Belleville à double spire

Le générateur Belleville a subi, depuis sa création,
des séries d’améliorations.
La nécessité, pour la marine, de pousser de
plus en plus ses générateurs pour réaliser,
avec des poids réduits, des puissances élevées,
a conduit la Société des Etablissements Delaunay-
Belleville à étudier un appareil pouvant
supporter une combustion par m~tre carré
de grille de 225 kilos correspondant à une
vaporisation par mètre carré de surface de
chauffe de 60 à 70 kilos.
Le point délicat à résoudre pour l’obtention
de ces allures est celui de la circulation.
Celle-ci risque de devenir insuffisante si on
dépasse l’allure de 55 à 69 kilos par mètre
carré de chauffe.
Pour reculer cette limite, il faut diminuer
la résistance du serpentin à l’écoulement du
fluide. On fut conduit par cette considération
à la conception du générateur dit à double
spire, sur lequel nous allons donner quelques
détails.
Nous avons dit que le faisceau tubulaire du
générateur Belleville est constitué par une série .
d’éléments amovibles dont chacun affecte la
forme d’une spirale aplatie. Chaque élément
reçoit son eau d’un collecteur d’alimentation
placé à la partie inférieure du faisceau. La vapeur
est dégagée par une tubulure débouchant
dans un épurateur de vapeur situé à la partie
supérieure du faisceau et où se fait la séparation
de la vapeur et de l’eau entraînée.
Dans le générateur à forte vaporisation,
chacun des éléments, au lieu de comporter
une spirale simple, dans laquelle tous les tubes
sont en série, comporte deux spirales, placées
en dérivation ou en quantité et s’enroulant
·nne dans l’autre à la façon d’une vis à double
eL D’où le nom d’élément à double spire.
Les deux spires sont complètement indépendantes;
chacune d’elles possède son orifice
d’alimentation et son orifice de dégagement de
vapeur-
On voit immédiatement l’avantage d’une
telle disposition au point de vue de la circulation.
Si nous examinons, en effet, le générateur
simple d’une part, le générateur double spire
d’autre part, nous constatons qu’une bulle de
vapeur produite dans un tube inférieur doit
traverser tous les tubes dans le premier générateur,
la moitié seulement d’entre eux dans le
second- La vaporisation d’une des spires du
second n’est guère que la moitié de celle de
la spire du premier. Le débit, et par conséquent
la vitesse étant moitié moindre et la lon~
ueur à parcourir et le nombre de coudes étant
egalement moitié moins grands dans le second
que dans le premier, on conçoit que les
pertes de charge soient très réduites dans le
genérateur double spire et que la circulation
s’y fasse mieux.
La marine a adopté ce type de générateur
pour les cuirassés du programme 1913.
Il a été adopté aussi pour les installations
à terre, en particulier pour les gros générateurs
des centrales électriques munis de grilles
mécaniques.
La centrale de « La Mouche », de la ComfJa”
nie du Gaz de Lyon, en particulier, possède
à l’heure actuelle douze générateurs de
ce nouveau système, dont quatre sont en service
depuis 1917-
Ce genérateur est susceptible de fonctionner
à des allures très poussées (près de 50 kilos
par mètre carré de surface de chauffe), en donnant
un rendement encore excellent et dans
des conditions de sécurité parfaite.
Cette faculté est précieuse pour les générateurs
de stations centrales. La nécessité de