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LA BARDANE. Plantes des prés et des bois

Famille des composées. — Bardane commune, Lappa communis ou lappa major. — “Vivace. Tige robuste de 1 à 2 pieds. Feuilles cotonneuses en dessous, grandes, ovales cordées, ovales lancéolées.—Bords des chemins. Près des habitations.

Oh! pour sûr, vous connaissez la bardane. A moins d’être aveugle, il vous est impossible de n’avoir point remarqué cette plante aux feuilles énormes qui croît le long des routes et dans les lieux incultes, et dont l’odeur est si désagréable. J’ai vu des feuilles de bardane qui mesuraient dix pouces de largeur sur vingt-deux pouces de longueur ; et, ce ne sont peut-être pas les plus grandes. La tige est grasse et féculente, mais sa hauteur n’est pas proportionnée à l’ampleur des feuilles, puisqu’elle atteint deux pieds à peine. Ses petites fleurs rouges violacées sont réunies en capitules presque rondes. L’enveloppe florale est composée d’écaillés appliquées les unes sur les autres et terminées par un crochet. Aussi, gare aux bêtes et aux humains qui l’approchent après sa floraison ; les passants seront certains d’en avoir à leurs habits et les animaux à leur toison.

Ce doit être la raison pour laquelle le langage des fleurs dit que la bardane est le symbole de l’inconvenance et de l’importunité. Il ne faudrait pas trop lui en vouloir, cependant, puisque c’est le divin Semeur qui a mis ce moyen à sa disposition pour répandre ses graines.
Elle ne fait que remplir son rôle. Au point de vue médical, la bardane est ignorée dans notre province.
Pourtant on la recommande comme dépuratif, sudorifique et diurétique.
« Elle est utile dans le catarrhe pulmonaire chronique, le rhumatisme, la goutte, les maladies de la peau et les éruptions de mauvaise nature. C’est cette dernière propriété qui lui a valu, en France, le nom d’herbe aux teigneux. Les Anglais la nomment burdock.
Dioscoride et GaUen disent que la bardane était appelée personata par les Romains, parce qu’avant l’invention du masque scénique, les comédiens se servaient des larges feuilles de cette plante pour se couvrir le visage. Les moissonneurs s’en faisaient même des chapeaux.
« L’Écriture mentionne, rapporte Mélanie Van Biervhet, comme
un châtiment et un véritable fléau, la Bardane, Lappa. Écoutons
le prophète Osée : « Je les vois déjà qui fuient à cause de la désolation
» de leur pays. Ils iront en Egypte, mais Memphis sera leur sé-
» pulcre. Leur argent, qu’ils aimaient avec tant de passion, sera
» caché sous les orties, et l’on verra se multipUer la Bardane dans
» leurs habitations », c’est-à-dire dans leurs champs et leurs jardins.
«Les sommets consacrés à l’idole qui fait le péché d’Israël,
» seront désolés ; il croîtra des Bardanes et des ronces sur leurs autels ;
» et ils diront aux montagnes : Couvrez-nous ! et aux colUnes : Tom-
» bez sur nous » !
Par contre, Mgr Kneipp, le génial propagateur de la cure d’eau, professait le plus grand respect envers cette plante. Il lui avait donné une place d’honneur dans son jardin et il considérait que sa valeur était inestimable pour la guérison de plusieurs maux.

 

EXTRAIT de CENT FLEURS DE MON HERBIER. ÉTUDES SUR LE MONDE VEGETAL A LA PORTÉE DE TOUS. PAR E.-Z. MASSICOTTE

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