Dernières nouvelles
Accueil / botanique / LA QUENOUILLE. Herbe au bedeau, massue d’eau, canne de jonc. Famille des typhacées

LA QUENOUILLE. Herbe au bedeau, massue d’eau, canne de jonc. Famille des typhacées

Famille des typhacées. — Massette à larges feuilles, Typha latifolia. — Tige robuste de 3 à 6 pieds ; feuilles presque planes. Juillet-septembre. (Moyen.)

La massette, que les Canadiens nomment quenouille, les Français, herbe au bedeau, massue d’eau, canne de jonc, et les Anglais, cat tail flag, est une plante fort connue de tous nos lecteurs. Cependant nous supposons que la plupart ne savent pas que l’épi cylindrique de couleur brune qui ressemble vaguement à la quenouille dont nos grand’mères se servaient pour filer, est composé de fleurs. Et il faut le croire, puisque les botanistes l’affirment.
Ils nous disent même que ces fleurs sont, les unes mâles, les autres femelles. Les premières, moins nombreuses, sont placées à la partie supérieure et disparaissent après la floraison, tandis que les pistillées persistent et donnent naissance aux fruits munis de soies.
On prétend que sa tige souterraine est d’un goût assez agréable et que dans certaines contrées on mange les jeunes racines après les avoir fait confire. Ici, nous employons ses feuilles longues et rubanaises pour faire des paillassons, des nattes, et dans certaines contrées de l’Europe, les pauvres en couvrent les toits de leurs chaumières. Le duvet laineux des fleurs sert à remplir les matelas et les oreillers, parfois à calfater les vaisseaux. Alphonse Karr, qui sait tout, ajoute qu’en « le mêlant à du poil de lapin, on en a fait des chapeaux de castor ».
Les enfants, ces ingénieux bonshommes, utihsent les quenouilles d’une toute autre manière : après avoir trempé les épis dans le pétrole, ils s’en font des torches !
Terminons en rappelant un pénible et grand souvenir. Bernardin de Saint-Pierre et Alphonse Karr nous disent que le « typha, roseau à musseth, est celui que les Juifs mirent aux mains du Christ pour figurer un sceptre dérisoire ».
Il faut la plaindre, cette pauvre plante, d’avoir servi d’ignoble instrument pour le plaisir d’une foule déicide.

EXTRAIT de CENT FLEURS DE MON HERBIER. ÉTUDES SUR LE MONDE VEGETAL A LA PORTÉE DE TOUS. PAR E.-Z. MASSICOTTE.

Répondre

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'une étoile *

*