Travail à la forge 274

L’organe accessoire essentiel de la forge est
la tuyère, il a pour but d’activer le feu en soufflant
le vent au centre du foyer. La tuyère
ordinaire est constituée par une sorte de tubulure
(fig. 562) dont une extrémité forme bride
et dont l’autre forme bouche. La première est
montée sur le tuyau coudé amenant l’air sous
pression; la seconde est en contact avec le
charbon. Le corps de la tuyère est logé dans
la murette. Cette disposition amenait une
prompte détérioration de la buse au contact
des impuretés du combustible et sous l’action
du feu. On a essayé d’y remédier en disposant
devant la bouche un cylindre de coke et de
poussier agglomérés. On tasse ce cylindre autour
d’un man.drin engagé dans la tuyère, puis
on retire ce dernier pour livrer passage au
vent. Toutefois au bout d’un certain. temps, ce
tampon s’effrite et ne protè!!e plus efficacement
la bouche de la tuyère. Pour éviter ces
inconvénients, on emploie surtout la tuyère
à papillon et la tuyère à courant d’eau.
Tu!fa”l. ,
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Fig. 562 – Tuyère
La tuyère à papillon (fig. 563) est constituée
par une caisse métallique logée au centre et
dans l’intérieur de la forge. Elle porte à sa
partie supérieure une sorte de buse .légèrement
convexe qui laisse passer le vent. Le tuyau
d’amenée d’air arrive latéralement et débouche
sur le côté de la caisse. Son ouverture est rég~
é~ par un papillo!l qu’o!l ma_noe}-1.vre de l’exteneur
par une trmgle a poignee. La paroi
inférieure de la caisse est assemblée à queue
d’hirond~ avec les faces latérales . . Cette paroi
est mobile; en la taisant coulisser à l’aide
d’une tige de commande, on vide la caisse des
mâchefers qu’elle contient. Ce type de tuyère
présente l’inconvénient d’être facilement encombrée
de mâchefers et obstruée de débri~
de charbons.
Fig 563
Tuyère à papillon
La tuyère à circulation d’eau est constituée
p~r une buseo ~ double paroi; sa partie annulaire
est remphe d’eau et est réunie par deux
tuyaux en fer à un réservoir supérieur contenant
également de l’eau (fig. 564); l’un d.e ces
conduits débouc-he sur le côté du récipient,
l’autre, à sa partie inférieure. Il se produit
ainsi une circulal1on
d’eau par suile de la
différence de densité
entre l’eau de la tuyère
chauffée au conlacl du
comlmstible et l’eau
froide du réservoir.
La pression de venl
employée dans les for
ges varie de 10 à 15 cm
d’eau; la quan lité d’air
1- consommée est de b à
10 cm d’air par minute
z.7″” pour unB forge à un feu
B
Fig. 5G4
Tuyère à circulation d’eau
B – Travail à la forge
Examinons successivement: 1 ° les divers
modes de chauffage · employés à la forge;
2° la préparation et l’entretien d’un feu de
forge; 3° la manière de chauffer les fers et les
aciers; 4·• les procédés de soudage; 5 ° les procédés
de forgeage.
148. DIVERS MODES DE CHAUFFAGE
EMPLOYES A LA FORGE. – Les combustibles
employés sont: le coke, la houille et le
charbon de bois.
Chauffage au coke. – Le forgeron l’emploie
assez peu, sauf lorsq_u’il a besoin de produire
une température tres élevée. Il l’utilise
tantôt seul, tantôt mélangé avec la houille. Le
coke doit être pur, sans soufre, ni phosphore.
Sa grosseur doit lui permettre de s’allumer
commodément, de garnir bien le feu et de .brûler
régulièrement. On emploie quelquefois du
coke à gaz ou du coke métallurgique de bonne
fabrication.
Chauffage a la houille. – Les houilles
employées sont de deux sortes: 1 ° – les
houilles maigres à longue flamme appelées encore
houilles sèches; 2 ° – les houilles grasses
qui ·comprennent a) celles à longue flamme,
b) celles à courte flamme et c) les houilles dites
maréchales. Les houilles sèches ont une flamme
allongée, fuligineuse. Elles sont dures, compactes,
à cassure conchoïdale.
Les houilles grasses à longue flamme présentent
une cassure lamelleuse, elles sont moins
dures que les précédentes. Elles brûlent avec
une flamme fumeuse. Elles sont peu employées