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Verdun. Documents de la Section photographique de l’Armée française (fascicule 13) Images de la première guerre mondiale 1914-1918

VERDUN

Verdun sera le nom le plus éclatant de la grande guerre après celui, encore inconnu, de la bataille décisive qui mettra fin à l’effroyable mêlée à laquelle nulle autre dans l’histoire ne saurait se comparer. Il y eut déjà, des événements considérables pendant ces deux années de sang et de larmes : la bataille de la Marne, la lutte pour le Grand-Couronné de Nancy, la bataille de l’Yser; mais cette bataille de cinq mois, livrée sur les deux rives de la Meuse, dépasse toutes les autres par sa durée, le sang qu’elle a vu répandre, l’acharnement de l’assaillant, la vaillance des défenseurs. L’armée entière de la France, et non une garnison de place forte, a combattu sur cette étroite partie de l’Argonne et des côtes de Meuse. Tous nos corps d’armée ont successivement passé dans les tranchées de Verdun, une relève constante à permis d’éviter la fatigue surhumaine qu’eussent éprouvée des troupes à soutenir sans trêve cette lutte. Il n’y a donc pas eu une élite de défenseurs de Verdun:
toute la France, par ses fils en état de porter les armes, a participé au merveilleux effort.
Bien que la ville meusienne, si modeste par sa population civile de treize mille à quatorze mille âmes, soit, depuis l’origine de nos annales, une forteresse, bien qu’après 1870 on eût fait de la place forte incapable de soutenir un siège contre l’artillerie nouvelle le noyau d’un vaste camp retranché, on ne pouvait supposer que le rôle de Verdun pût devenir, à ce point, capital.
Il a fallu la tendance théâtrale de l’empereur Guillaume à chercher un objectif grandiloquent pour que la vieille cité prît une telle importance. Après Paris et Calais, Verdun fut présenté au peuple et au monde comme un des buts qui, atteints, suffisent à la gloire du vainqueur. Pas plus que Paris et Calais ou Ypres, Verdun n’a été enlevé, si nous étions amenés à l’abandonner rien ne serait changé; derrière ces lignes de tranchées, d’autre  se montreraient. Il y a, en Champagne, des positions autrement fortes et faciles à défendre que le Mort-Homme et la côte de Froide-Terre.
Les créateurs de la forteresse actuelle, ou plutôt du camp retranché, n’avaient jamais rêvé pour elle le rôle que les Allemands lui ont attribué, quand ils ont commencé l’attaque, et si imprudemment prédit la chute de Verdun en huit jours. Pour le général Séré de Rivière, c’était simplement une place de dépôt et de manoeuvre.
Ses ouvrages furent accrus à mesure que les moyens d’attaque se développaient, mais sans atteindre le degré de force que les Allemands donnaient à Metz, par exemple.

LA VILLE

Étroitement serrée entre les remparts, oeuvre de Vauban, au pied d’une butte rocheuse qui porte la citadelle et recouvre une véritable ville militaire à l’abri des plus puissants projectiles, Verdun presse ses hautes maisons au long d’étroites rues, sur les deux rives de la Meuse, indolente et inerte, retenue par les barrages qui permettent la navigation. Les bords du fleuve offrent de pittoresques aspects par les maisons qui plongent leur base dans l’eau et le vieux pont donnant accès à l’antique porte Chaussée, flanquée de tours crénelées. Dans la partie haute, près de la citadelle, le Verdun primitif groupe de vieux hôtels autour de la cathédrale, masse lourde et froide qui a succédé à un monument autrement précieux, dont il nous restait un cloître, maintenant saccagé par les obus (Pl. X, XI et XXI).
La garnison de Verdun, de sa voisine, la commune de Thierville, et des forts, dépassait, avant la guerre, le chiffre de la population civile: il y avait là plus de 15.000 officiers ou soldat a Aussi l’aspect de la cité, comme celui de Tout était-il extraordinaire par la multitude d’uniformes. A certaines, heures l’élément local étant noyé par le flot de troupiers qui remplissaient les rues.
Les habitants, pour la plus grande part, vivaient du commerce avec la troupe. L’industrie n’avait rien de bruyant : elle consistait surtout en ateliers de lingerie. Cette cité militaire avait en effet, pour activité économique, le plus calme des travaux féminins, et son illustration était due à la fabrication des dragées.

LE CAMP RETRANCHÉ

La citadelle, grâce à ses aménagements souterrains, a gardé une valeur militaire, comme abri pour le commandement et une partie des troupes employées à la défense, qui sont là parfaitement protégées. Mais l’enceinte bastionnée, malgré la hauteur des murs et l’épaisseur de terre recouvrant les casemates, est incapable de résister au bombardement. On l’avait conservée comme réduit suprême en cas d’assaut de la place. La défense avait été portée plus loin, sur les collines qui entourent la ville. Comme je !’ai dit, certaines défenses, au nord, étant trop proches, on en avait accru la valeur en portant en avant le système défensif. Ainsi furent établis ces ouvrages devenus célèbres : Douaumont, Vau.  Thiaumont, qui ont si bien rempli le rôle qui leur était assigné :
retarder le moment où la principale ligne serait attaquée. Cette ligne, entre la Meuse et la plaine de Woëvre. est constituée par les forts de Belleville, qui domine le fleuve, Saint-Michel, de Souville, de Tavannes et de Moulainville. C’est à eu. que s’attache l’ennemi, après la destruction des forts de Douaumont et de Vaux.
Au sud du fort de Moulainville, la ligne de hautes et raides pentes, portant le plateau et prenant le nom de côtes. d: ~Ieuse.
s’avance trop dans la plaine de Woëvr~ _pour pouvoir ~tr~ ouverte d’ouvrages fortifiés; la défense a été portée dans 1 mt:neur, au fort du Rozellier qui barre la route de Metz, au fort d Haudainville qui domine la Meuse, face au premier fort de la rive gauche, celui de Dugny. Moulainville  été bom~de. lila!.5 le Rozellier et Haudainville ne sont pas même menaces.
La rive gauche, elle aussi, possède une ligne de !orts. dont aucun n’est encore directement attaqué. La defense s est portee à l’ouest et au nord sur des lignes successives; la plus avancée

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