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La vie du soldat. Documents de la Section photographique de l’Armée française (fascicule 1) Images de la première guerre mondiale 1914-1918

La grande guerre, commencée en 1914 et qui dépasse de si loin utes les prévisions des critiques militaires, n’est pas seulement en contradiction complete avec les théories jusqu’alors enseignées sur la conduite et la rapidité des opérations, elle est une cause d’étonnement pour tous ceux qui
prirent part à la guerre de 1870, ceux qui ont basé des conceptions tactiques d’après les évènements d’il y a quarante-cinq ans et les guerres survenues depuis lors, entre Russes et Turcs sur le Danube et les Balkans, entre Russes et Japonais, entre les peuples balkaniques et les Ottomans ou entre eux-mêmes. Rien ne ressemble moms que ces idées préconçues à la phase actuelle des opérations dressant les uns contre les autres la plupart des peuples de l’Europe et, parmi eux, les plus puissants, opérations débordant même de l’Europe pour se dérouler au Caucase, en Perse, en Mésopotamie, dans tout ce vieux monde où l’on voit le berceau de l’humanité. La lutte s’étend encore plus loin, elle menace l’Egypte, elle a gagné cette Afrique ignorée en 1870 où, depuis lors, Anglais, Allemands, Belges et Français se sont taillé des empires.
Partout des principes nouveaux ont été appliqués, la guerre est la même, quel que soit le climat. Nos tranchées de l’Yser, de l’Argonne, de Pologne, avec leurs multiples chicanes, se retrouvent au bord du lac T anganyilca et dans le Cameroun. Mais nulle part on ne revoit la stratégie et la tactique enseignées dans les Académies de guerre. Les seuls exemples que l’on puisse donner de mouvements conçus d’après les maîtres, sont peut-être la retraite sur la Marne et le retour offensif contre l’ennemi se croyant déjà vainqueur, puis, cette remarquable retraite du général Sarrail au long
du Vardar. Partout ailleurs la création des tranchées, l’intervention d’une artillerie nouvelle, d’engins terrifiants, des gaz asphyxiants, des avions, ont completement transformé les conditions de la vie militaire en campagne. Ceux qui se faisaient une image de la guerre d’après leur participation à des grandes manoeuvres, trouvent un abime entre l~ur conception et la réalité.

LA VIE AU CAMP

Nous avions abandonné la petite t•te : aës DOi déautres de 1870, DOUi imitions les Prmaiena en adoptant le cantonnement et le bivouac, la tq~e
déc:damt trop facile~t la situation et le nombre de, troulia ont compté la veille, aux blanche un de la toile, Combien d’hommes campaient dans ces ioenemites, Dam DPS feux de bivouac. a. comptent chaque étoile.
Et ~ant elle est revenue aujourd’hui, la j>etite incendiaire a détruit tout abri, on a formé de nouveau les campa, assez loin du canon ennemi pour que l’obus ne puisse les atteindre.
Alors (Pl. 1 à VI) on a vu se dresser de nouveau le frêle abri, ou s’édifier, grâce à une méthode que les Anciens n’ont pas connue, des galeries formées par les toiles individuelles savamment reliées, sous lesquelles a’ alignent côte à côte d’ingénieuses couchettes qui évitent le contact avec le sol, suppriment la paille, gîte à vermine, et mettent le dormeur à l’abri des rats (Pl. III).
Il a suffi de deux longs rondins posés sur des traverses que des piquets soutiennent. Entre ces rondins on étend une toile, un réseau de cordage ou une toile métallique. Le lit est un peu sommaire, mais combien précieux pour qui a couché sur la terre humide, sur la paille imprégnée d’eau et peuplée de parasites. Certaines de ces grandes tentes offrent le spectacle le plus original et le plus pitoresque. Quand le temps ne permet pas de vivre au dehors, elles deviennent salle à manger, salon, atelier et s’emplissent à l’aube d’une joyeuse rumeur, à l’apparition du ju&, c’est-à-dire du café.

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